La lessive se faisait au bord de l’eau, sur une pierre ou sur une planche, avant d’être détrônée par l’époque des lavoirs, rendus obligatoires dans chaque commune pour des questions évidentes d’hygiène. Lieu social du village, les lavandières aimaient à s’y retrouver. Abrité, il permettait le lavage et l’essorage en toute saison, au bord d’un lac, d’une rivière ou d’une fontaine. Un patrimoine des lingères en quelque sorte qui sent bon le savon de grand-mère ! La lessive se faisait à la cendre de bois, et des boules de bleu plongées dans l’eau de rinçage le rendaient encore plus blanc. Les draps et les vêtements séchaient en plein air, au vent, dans les prés, ou dans les cours des maisons de ville.
À partir de 1950, la machine à laver révolutionne le monde des ménagères. Au départ privilège des maisons bourgeoises, les lavandières envient son lavage efficace et rapide, à l’opposé des heures passées, pliées en deux, à battre le linge. Petit à petit la machine se démocratise, pour envahir toutes les maisons et les appartements. Finies les retrouvailles autour de la fontaine, les cancans, les éclats de rire. Le lavage du linge est devenu un moment sérieux, scandé par les roulements du tambour. L’authenticité s’est envolée, l’odeur particulière du linge de nos grands-mères aussi. Voici venu le temps de la modernité, qui fera gagner aux femmes du temps, et peut être de l’argent. L’ère est à la vitesse et à l’efficacité. La buanderie d’aujourd’hui est avant tout une pièce qui sent bon la lessive et l'adoucissant. Lave-linge et sèche-linge font le travail des femmes et du vent.
Copyright Buanderie / Reproduction interdite sous peine de poursuites judiciaires.